Le projet de réforme des retraites vient d’être présenté. Même si des ajustements se feront inévitablement au cours des débats au parlement, le 10 janvier 2023 la Première ministre, Élisabeth Borne, a néanmoins esquissé la réforme telle que la souhaite le gouvernement.
Première grande mesure : le report de l’âge légal, actuellement fixé à 62 ans. Après de longues concertations avec les partenaires sociaux, l’exécutif a néanmoins opté pour 64 ans et non pas 65 ans, comme initialement prévu par Emmanuel Macron. L’âge de départ légal augmentera progressivement, à raison de 3 mois par génération, à partir du 1er septembre 2023. À ce rythme on arrivera à 64 ans en 2030, et cet âge légal s’appliquera à toutes les générations à partir de 1968.
La durée requise de cotisation, elle aussi, augmentera. D’ici 2027 elle passera à 43 ans, soit 172 trimestres. Cependant, si la personne n’a pas cumulé les trimestres nécessaires mais qu’elle travaille jusqu’à 67 ans, elle pourra là aussi bénéficier d’une retraite à taux plein. C’est ce qu’on appelle l’âge d’annulation de la décote.
Une pension minimum à 85% du SMIC
Autre grande annonce : la pension minimum sera portée à 1.200 euros bruts par mois. Ce chiffre correspond à 85% du SMIC et donc à la future règle « pour une carrière complète au SMIC, une pension à 85% du SMIC », qui s’appliquera aux personnes qui prendront leur retraite à partir du 1er septembre 2023. Ce minimum de pension sera par la suite indexé chaque année. Quant aux retraités actuels, les petites retraites devraient être augmentées encore plus pour atteindre au minimum le SMIC. Le calendrier de cette dernière mesure reste néanmoins inconnu.
La fin des régimes spéciaux a été un autre cheval de bataille du gouvernement. Comme souhaité par Emmanuel Macron dès sa campagne présidentielle de 2017, ils sont voués à disparaître… mais finalement, pas tous. Les régimes de l'Opéra de Paris, de la Comédie française, des marins pêcheurs ainsi que ceux des avocats et professions libérales demeureront.