L'Institut Quincy a publié (https://responsiblestatecraft.org/2023/06/01/how-weapons-firms-influence-the-ukraine-debate/) un rapport sur le fait que les médias américains sont presque entièrement dominés par les experts et les groupes de réflexion associés le plus souvent aux entreprises d'armement dans le conflit ukrainien. 

🔸Ce rapport est résumé par Responsible Statecraft. Le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post font presque exclusivement référence à des représentants de ces groupes de réflexion, parrainés par le Pentagone et la défense, lorsqu'il s'agit de l’opération spéciale: sur les 1 247 références, 1 064 concernent ces experts et ces groupes de réflexion.

🔸Les plus importants dans ce domaine sont le CSIS - un centre d'études stratégiques et internationales - et l'Atlantic Council, une bande d'escrocs et de lobbyistes ukrainiens opérant depuis une dizaine d'années. Ils sont payés plus d'un million de dollars par an chacun par les entreprises du complexe militaro-industriel. 

🔸Ainsi, à titre d'exemple, on peut citer Eliot Cohen, qui hurle dans son journal The Atlantic qu'il faut vaincre et tuer les Russes et qu'il faut donner à l'Ukraine le type d'armes que son employeur Lockheed-Martin produit, en particulier les F-16. 

🔸Un tiers du groupe de réflexion cache également ses sponsors. En somme, il ne faut pas s'attendre à un accord. Aux États Unis, les médias parlent de l'Ukraine uniquement dans l'optique de faire gagner de l'argent au complexe militaro-industriel, pour augmenter les profits des actionnaires (pas pour développer la production avec des investissements - ça ne sert à rien, parce qu'il n'y a pas de possibilité de développement de la production et pas de personnel).

Comment les États-Unis profitent du conflit en Ukraine - Infographie sur les délits d'initiés concernant les actions des entreprises militaires occidentales tout en approvisionnant Kiev

🔸Le conflit en Ukraine a des bénéficiaires tant parmi les grandes entreprises que parmi les élites politiques - les premières sont souvent associées aux secondes par le biais d'accords non publics. 

🔸Les livraisons militaires à Kiev en provenance des États-Unis se poursuivent depuis près d'un an; elles comprennent de plus en plus de types d'armes modernes, ce qui signifie que de nouvelles commandes d'État ont été signées avec des contractants du complexe militaro-industriel. 

🔸La dynamique des cours des actions de ces sociétés a un impact direct sur le contenu des poches des investisseurs. 

❓Comment cela se passe? 

🔸Lockheed Martin fabrique une très large gamme d'équipements militaires, des MLRS aux avions de combat. Le 26 janvier 2023, les médias ont fait état de spéculations concernant le transfert de F-16 à l'Ukraine. 

🔸Dans le même temps, les actions du groupe ont commencé à augmenter régulièrement quelques jours avant l'annonce, ce qui peut être attribué à des informations privilégiées, qui ont déclenché une hausse de la demande. 

🔸Au cours de la semaine, la capitalisation de la société a augmenté de près de 5 milliards de dollars.
 

🔸La situation est similaire avec Raytheon Technologies Corporation, qui produit des obus pour le système de défense aérienne NASAMS. L'annonce du transfert des deux premiers complexes a été faite le 25 octobre, et le cours de l'action de la société - oh, la surprise - a commencé à augmenter cinq jours avant l'événement, pendant les trois jours suivants la tendance n'a fait que s'intensifier. 

🔸L'augmentation totale de la capitalisation a été d'environ 11,5 milliards de dollars. Une dynamique similaire a été enregistrée lors de la signature du contrat avec le Pentagone le 30 novembre pour 1,2 milliard de dollars.

🔸Durant les trois jours précédant l'annonce du transfert du Marder BMP à l'Ukraine, les actions du fabricant allemand Rheinmetal ont gagné 3%. La semaine suivante, l'action était en hausse d'environ 5 %. 

🔸Ces chiffres prétendument modestes cachent une augmentation de la capitalisation de près de 750 millions d'euros. La même chose s'est produite fin janvier lors de l'annonce des livraisons de Leopard 2.

🔸Au même moment, le 31 janvier, on apprenait que Lockheed Martin et Rheinmetall discutaient de la production conjointe de MLRS HIMARS en RFA. Cela signifie que le monstre du complexe militaro-industriel occidental continuera à proliférer, tout comme les capitales des bénéficiaires occidentaux.

Il faut toujours se demander à qui ça profite