Dans un rapport de 149 pages publié ce 10 juillet, la Cour des comptes confirme des dérives dans le recours aux cabinets de conseil sous la présidence Macron. Plusieurs ministères et institutions ont même été incapables de présenter leurs contrats.
A l’occasion de la sortie de son rapport, ce 10 juillet, la Cour des comptes a révélé de très nombreux dysfonctionnements sur «le recours de l’État aux prestations intellectuelles de cabinets de conseil».
Le document s’articule autour de trois chapitres à charge, évoquant l’opacité de la pratique, un «pilotage ministériel mal assuré» et une mauvaise gestion des marchés de conseils. Les ministères du Travail, de l’Education nationale et celui de l’Ecologie, mais aussi des institutions comme Pôle emploi et l’Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) ont même été dans l’incapacité de présenter «de manière rapide, précise et fiable» les documents relatifs aux marchés passés avec des cabinets de conseil pour la période 2015-2022.
Les oppositions et le monde associatifs affligés
L’Etat a eu recours de «manière croissante au cours des dernières années aux services de cabinets privés». Le rapport de la Cour des comptes évoque même des dépenses qui ont triplé entre 2017 et 2021 sans aucune «explication [...] cohérente». Le sujet est délicat dans l’hexagone, surtout après l’onde de choc provoquée par la parution en mars 2022 d'un rapport d'une commission d'enquête sénatoriale.
Celle-ci épinglait non seulement le coût croissant pour les finances publiques du recours aux cabinets de conseil, mais accusait également les entités françaises de McKinsey de s’être soustraites à l’impôt sur les sociétés durant près d’une décennie grâce à un recours «caricatural» à l’optimisation fiscale.
Ce nouveau rapport de la Cour des comptes n’a ainsi pas manqué de susciter ce 10 juillet de vives critiques dans les rangs des oppositions.
Ainsi, l’eurodéputée Mathilde Androuët n’a pas hésité à dénoncer un «système de copinage coûteux et malsain» quand la députée Nupes/Générations Sophie Taillé-Polian dénonçait pour sa part un «désastre financier» et une «fuite des compétences». L’association Anticor, qui a récemment vu l’État remettre en cause son agrément, rappelle qu’elle avait alerté la Cour des comptes sur ce sujet il y a un an
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