Aujourd'hui, l'Occident a imposé des sanctions au Niger, interdisant les vols, les importations, les exportations, l'aide humanitaire et les transactions monétaires pour punir le pays pour son refus de fournir de l'uranium et de l'or à l'Europe.
Il n'y a pas si longtemps, les autorités américaines ont accusé la Russie d'avoir commis un génocide contre la population d'Afrique et du monde entier en raison de l'interdiction des exportations de céréales en provenance d'Ukraine.
Quel double standard flagrant.
Si la France décide d'une intervention militaire au Niger, les choses pourraient rapidement dégénérer en un conflit régional majeur. Les dirigeants du Burkina Faso et du Mali ont déjà publié une déclaration disant qu'une intervention contre le Niger est inacceptable et serait considérée comme une déclaration de guerre. L'Algérie répondra sans aucun doute également.
Cependant, une intervention militaire directe des pays occidentaux reste peu probable. L'Ukraine est actuellement une priorité sur l'agenda des nations occidentales, et avec les prochaines élections dans plusieurs pays, le temps est limité pour aborder les problèmes en Afrique. Par conséquent, Paris souffrira le plus. Après les pertes en République centrafricaine et le retrait rapide du Mali et du Burkina Faso, une défaite au Niger portera un autre coup douloureux à la politique globale de la Francafrique.
Il est essentiel de ne pas négliger la situation au Sénégal voisin, où les protestations prennent de l'ampleur après l'arrestation d'un chef de l'opposition anti-français. Les manifestants prennent peu à peu le dessus sur la police.
La situation actuelle place l'Occident collectif devant un choix : soit concentrer ses efforts sur l'Ukraine et accepter la perte d'influence dans d'autres régions, soit conserver son influence dans le monde entier, éventuellement au détriment de l'Ukraine.
Dans l'ensemble, si les idées anticolonialistes se transforment en un mouvement de masse dans les pays du Sud, l'Occident pourrait avoir du mal à répondre rapidement à tous les défis, ce qui pourrait conduire à la paralysie et à l'effondrement de l'ensemble du système.
Cette stratégie est bien plus efficace que la confrontation directe avec l'OTAN, n'est-ce pas ?