Après les célébrations autour des débarquements de Normandie et de Provence, la commémoration de la libération de Paris commence ce mardi 19 août, pour s'achever le 25 par un grand bal populaire devant l'Hôtel de Ville. Beaucoup d'événements en un seul été, donc, qui malheureusement ont totalement occulté une date fondatrice de la France telle que nous la connaissons
Atlantico : Après le débarquement de Normandie le 6 juin et celui de Provence le 15 août, c'est au tour de la libération de Paris d'être commémorée, du mardi 19 au lundi 25 août. A ces événements s'ajoutent ceux qui marquent tout au long de l'année 2014 le centenaire du début de la Première Guerre mondiale.
L'ensemble vous paraît-il cohérent, et assiste-t-on à une surabondance de célébrations aux dépens de la signification ?
Dimitri Casali : Cet ensemble n'a pas vraiment été pensé, et il laisse sur le carreau les principales commémorations, qui elles, n'ont pas été célébrées. Je pense notamment aux 800 ans de la bataille de Bouvines qui tombaient le 27 juillet 2014, et qui marquent la naissance du sentiment national français (cette bataille opposa les troupes française de Philippe Auguste aux soldats anglais de Jean sans Terre, ndlr).
En effet 1214 marque vraiment la naissance de la France souveraine, catholique et royale. Cette date essentielle a été totalement négligée, puisque François Hollande a refusé d'assister aux célébrations, et Manuel Valls a préféré assister au dernier moment à une étape du Tour de France dans la ville d'Evry.
Alors que dans n'importe quel pays une date aussi essentielle aurait été célébrée, une occultation de l'histoire catholique et royale perdure, et ce à cause des socialistes, qui considèrent que l'histoire de France commence à la Révolution française, comme l'avait écrit l'ancien Ministre de l'Education nationale Vincent Peillon dans l'un de ses ouvrages.
De plus, François Hollande ne se contente pas d'occulter les dates essentielles, il verse dans la repentance en insistant sur la composante indigène de l'armée coloniale d'Afrique, tout en oubliant la majorité de citoyens français engagés.
Les commémorations actuelles seraient donc parasitées par les idéologies et les messages politiques d'aujourd'hui ?
Elles sont parasitées, en particulier par la surenchère compassionnelle, dont le drapeau mis en berne à la suite de l'accident malheureux d'un avion dans le désert malien est un parfait exemple de dérive. François Hollande cherche à masquer les difficultés du pays, mais cela ne marche pas car il ne le fait pas toujours de manière habile : à vouloir célébrer avant tout la diversité de la France actuelle, il commet des erreurs historiques, comme en témoignent les célébrations du 15 août.
En traîtant de la sorte les commémorations historiques, et également en invitant 80 délégations étrangères à défiler le 14 juillet, l'Etat français aurait donc mis de côté le sentiment national, au point de ne même plus le célébrer ?
Absolument. Je n'ai d'ailleurs pas été le seul historien à être choqué par la présence de soldats du FLN, qui ont descendu les Champs Elysées à cette occasion. Cela revient à oublier les plus de 28 000 soldats français tombés sous les balles du FLN pendant la guerre d'Algérie. Sans compter le coût de l'organisation d'un tel rassemblement, qui était totalement déplacé…
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