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david MIEGE
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28 août 2014 01:24

Il est possible de trouver tout un tas de choses sur Internet, pour peu que l'on maîtrise quelques unes de ses subtilités. Et tout le monde peut en pâtir: on l'a vu avec les détenteurs de pages perso en début de semaine, on le voit ici avec rien de moins que l'Etat islamique (anciennement Isis), organisation djihadiste qui sévit actuellement en Irak.

Organisation dont l'un des camps d'entrainement aurait été débusqué par les journalistes du site Bellingcat, à en croire un de leurs articles publié le 22 août dernier. Le tout, grâce à l'utilisation de quelques outils en libre accès sur Internet, et facilement utilisables.

Pour identifier ce camp, les journalistes expliquent ainsi être partis de photos publiées sur l'un des comptes Twitter de l'Etat islamique (aujourd'hui inactif). L'organisation djihadiste est en effet connue pour une communication particulièrement élaborée, notamment sur Internet. Ce qui lui a visiblement joué des tours.

Extrait d'images diffusées sur un compte Twitter de l'Etat islamique, retouché par Bellingcat.

Sur plusieurs photos en effet, il leur a été possible d'identifier deux ponts et une rivière situés en arrière-plan, grâce à l'outil Google Earth. Il s'agirait ainsi du Tigre, fleuve qui traverse Mossoul, ville d'Irak prise en juin dernier par l'organisation islamiste, rappelle le site Quartz.

 

 

Afin d'affiner leur découverte, les journalistes de Bellingcat se sont ensuite tournés vers Panoramio, un service qui compile les métadonnées associées à des images (comme la date et le lieu où elles ont été créées) afin de placer celles-ci sur une carte de GoogleMaps.

En comparant les clichés mis en avant par l'organisation islamiste avec d'autres photos de Mossoul compilées sur Panoramio, ils ont pu obtenir des preuves plus précises sur les lieux où s'entrainent les troupes de l'Etat islamique. Sur une photo, les mêmes lampadaires; sur d'autres, le même pont, comportant exactement la même inscription.

Photos de l'Etat islamique et de Panoramio mises en perspective sur le site de Bellingcat. 

Suivant cette même technique, le site vient également de tenter de localiser le lieu où le journaliste américain James Foley a été exécuté. Peu de détails, principalement du désert et des collines, filtrent de la vidéo de l'assassinat, diffusée par l'Etat islamique.

Néanmoins, Bellingcat avance une proposition:

«Basé sur les informations disponibles, nous pouvons au moins dire que la vidéo de James Foley a été filmée dans les collines au Sud de Raqqa, et probablement au lieu que nous indiquons ci-dessus, ce qui semble aller dans le sens des affirmations du Guardian, selon lesquelles Raqqa est l'endroit probable où les otages sont détenus.»

Extrait de Bellingcat

Fondé à la suite d'une campagne de financement collaboratif, le site Bellingcat indique même à ses lecteurs comment utiliser les outils du web pour géolocaliser images et vidéos, dans le cadre d'une investigation.

Comme le rappelle le site Quartz, le créateur du site s'est précisément fait connaître pour ses talents d'enquêteur sur Internet:

«[...] Eliot Higgins est devenu célèbre (le New Yorker a même fait son portrait) pour avoir prouvé que la Syrie utilisait des armes chimiques depuis sa chambre de Leicester, en Angleterre, en utilisant seulement des images et des vidéos accessibles en ligne.»

De la même façon que l'Etat islamique veille à faire connaître ses méfaits, comme le monde entier a pu le constater avec la vidéo de l'exécution de James Foley, la guerre en Syrie bénéfie également d'un large relai sur YouTube, Twitter et compagnie. Et comme les journalistes peuvent difficilement s'y rendre, écrivions-nous en avril 2013, «ces sources sont souvent les seules preuves de ce qui se passe sur place. La difficulté consistant à distinguer la réalité de la fiction.»

Conscient de ce biais, Eliot Higgins, qui entretient 500 chaînes YouTube sur les affrontements en Syrie, expliquait alors:

«Au bout d’un an de visionnage de ces vidéos, je vois beaucoup le même genre de trucs qui repassent sans arrêt, alors quand il y a quelque chose de différent, ça me saute aux yeux»

C'est pour poursuivre ce travail sur la Syrie et désormais l'Irak, que le journaliste a lancé sa levée de fonds en ligne. Elle lui a rapporté 64.000 euros.

SOURCE :

http://www.slate.fr/story/91347/camp-entrainement-etat-islamique-google-maps-bing

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