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david MIEGE
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8 mai 2019 21:22

Poussé par Emmanuel Macron, François Hollande avait entamé fin 2013 un virage social-libéral en annonçant 40 milliards d’euros de baisses de charges pour les entreprises. Au même moment de son mandat, Emmanuel Macron vient de mettre 30 milliards d’euros sur la table pour renforcer le pouvoir d’achat des Français. Une relance keynésienne qui va permettre d’amortir l’essoufflement de la conjoncture européenne, mais qui se fait à crédit et au détriment du renforcement de la compétitivité de la France.

Comment se porte l’économie française depuis l’élection d’Emmanuel Macron, il y a deux ans jour pour jour ? La croissance a reculé de 39 % (2,3 % en 2017, 1,4 % prévu cette année), l’investissement a chuté de 38 % (4,7 % en 2017 ; 2,9 % en 2018), les créations d’emplois ont été divisées par deux (329 000 en 2017 et 160 000 en 2018), le déficit commercial a augmenté de 3 % et le chômage n’a baissé que de 0,7 point contre 1,3 % dans la zone euro.

Emmanuel Macron n’est pas pour grand-chose dans ce ralentissement qui frappe toute l’Europe. Mais ces mauvais signes devraient pousser à renforcer la compétitivité du pays, toujours loin d’être rétablie. Or, après un début de mandat consacré à rétablir l’attractivité française – par l’allègement de la fiscalité sur le capital, la baisse du coût du travail ou la réforme du marché du travail –, Emmanuel Macron a décidé de troquer sa politique pro-business pour tout miser sur le pouvoir d’achat. La crise des Gilets jaunes est passée par là. Elle a pavé la voie à une bonne vieille relance keynésienne.

Suppression totale de la taxe d’habitation, abandon de la hausse de la taxe carbone, baisse de l’impôt sur le revenu, hausse de la prime d’activité, défiscalisation des heures supplémentaires, baisse de la CSG pour les petites retraites… Emmanuel Macron vient de mettre près de 30 milliards d’euros sur la table pour les ménages. Problème : avec plus de 100 milliards d’euros de déficit cette année, l’Etat n’a clairement pas les moyens de financer ces largesses. La dette risque de progresser encore.

 

Emmanuel Macron s’inscrit dans les pas d’une économiste américaine, Stephanie Kelton, conseillère économique de Bernie Sanders durant la dernière primaire démocrate. Sa Modern monetary theory déchaîne les passions outre-Atlantique.

Son postulat : puisque les Etats disposent d’un monopole sur leur monnaie, il n’y a aucun problème à financer la croissance par le déficit tant que l’inflation reste contenue. La planche à billets peut fonctionner. Dès lors, les Etats peuvent s’endetter beaucoup plus qu’ils ne le font aujourd’hui.

En France, la dette tutoie les 100 % du PIB et Emmanuel Macron vient d’abandonner son objectif de rétablissement des comptes publics en fin de mandat. Seul problème, l’euro n’est pas le monopole de la France et cette relance keynésienne risque de crisper un peu plus nos partenaires européens.

 

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans FRANCE Economie