(….) Les extrémistes islamistes eux assurent que c’est un châtiment de Dieu. Certains d’entre eux prient à sept ou huit dans des caves de la Reynerie ou de Bellefontaine, à Toulouse ; des prières intra-familiales aussi se développent.
Et puis le niqab est présenté par certains comme un outil de protection. Selon Séraphin Alava, professeur en Sciences de l’éducation à l’université Jean Jaurès et spécialiste des extrêmes, des évangélistes continuent aussi à se réunir en cachette dans la ville rose.
Rasha Nagem, chercheuse et enseignante en sciences sociales au Mirail et coordinatrice de projets européens pour lutter contre la radicalisation violente, il y a bien radicalisation mais elle semble plus politique que religieuse. Elle considère cependant que « le confinement peut clairement être une étape de préparation pour les plus radicaux (djihadistes comme d’extrême droite). Je pense que des gens vont sortir de ce confinement avec de nouvelles idéologies. »
Les radicaux n’ont selon elle « aucun intérêt stratégique à poser des bombes en ce moment » ; ils sont donc plutôt en train de soigner leur image en amenant des réponses aux personnes paniquées face à la mort et en entretenant des réseaux de solidarité.
Des réseaux de solidarité ambigus ?
Un exemple très concret : on nous assure qu’à Toulouse, des Frères musulmans vont faire des courses pour des personnes isolées ou malades, prêtent de l’argent à des entrepreneurs en difficulté ou encore aident les familles qui n’ont pas d’accès à internet et proposent aux jeunes du soutien scolaire.
Une entraide qui peut se réaliser dans un local d’un immeuble par exemple, à Toulouse. Ils compensent les manques et les problèmes que pose le confinement. « Les associations et les éducateurs ne sont plus ou sont moins sur le terrain alors ils prennent toute la place, explique Séraphin Alava. Et l’Etat est trop occupé à faire respecter le confinement. »