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david MIEGE
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4 septembre 2020 20:37

 

Cette petite ville de 20 000 habitants située dans les Deux-Sèvres, épargnée jusqu’à présent par la délinquance, a vécu durant l’été une série de violences, rixes et dégradations.

Marie-Claude marche à petits pas, les yeux rivés vers le bitume. Elle a 70 ans et ne veut « pas d‘ennuis ». Pour la première fois de sa vie, elle a « un peu peur » dans les rues de Bressuire, ville de 20 000 habitants située dans les Deux-Sèvres. Au point d’avoir caché son sac à main à l’intérieur de sa parka beige, qu’elle a zippée jusqu’au menton. « Avant, je laissais ma porte ouverte, aujourd’hui, je ne comprends pas ce qu’il se passe », souffle-t-elle.

Comme Marie-Claude, de nombreux Bressuirais s’interrogent sur ce qui leur « tombe dessus ». Depuis la fin du mois de juin, une série de violences, de rixes et de dégradations perturbe le quotidien d’ordinaire sans histoires de cette « ville à la campagne », comme la décrit la maire sans étiquette Emmanuelle Ménard, qui compte un « petit » quartier populaire d’à peine 1 000 habitants baptisé « Valette » et affiche un taux de chômage d’un peu plus de 5 % seulement (avant la crise sanitaire, il était de 4,5 %). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le gouvernement pris au piège du débat sur l’insécurité et l’« ensauvagement »

Il aura suffi de quelques semaines pour créer un sentiment d’insécurité au sein d’une population chaque année plus nombreuse qui vit au rythme des multiples élevages et abattoirs du territoire, dont la main-d’œuvre est en partie fournie par plus d’une quinzaine d’agences d’intérim. La ville abrite plus de 1 600 PME et gagne une centaine d’habitants par an.

60 militaires déployés

« La délinquance n’est vraiment pas un sujet de préoccupation majeur ici, on n’a même pas de chiffre, déclare l’édile. Et puis soudain, il y a eu des bagarres quasiment un week-end sur deux entre les mois de juin et juillet. » Pis, les gendarmes ont été pris à partie à plusieurs reprises et la cible d’insultes et de caillassages. « C’est très nouveau dans le département », commente le directeur de cabinet du préfet des Deux-Sèvres, Jean-Luc Tarrega.

Mi-juillet, une vingtaine de jeunes, appelés par une poignée de copains contrariés d’avoir été refusés à l’entrée du Bulc, un bar du centre-ville, s’en sont pris aux trois gendarmes qui tentaient d’interpeller les fauteurs de troubles. « Ils leur ont jeté un lecteur DVD, des vélos, des bouteilles, tout ce qu’ils ont pu trouver dans une benne à ordures à côté », raconte le « portier » du Bulc. Des événements inédits.

(…) Le Monde

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