Le Temps a pu consulter les 651 pages de cette enquête qui accuse 21 personnes – membres des équipages et responsables d’ONG confondus. Italiens pour moitié, les autres étant allemands, espagnols, français, belges et britanniques. Ils encourent des peines de 4 mois à 20 ans de prison. Ces prévenus ont reçu les conclusions des enquêteurs le 2 mars 2021 et ont vingt jours pour communiquer leur réponse au procureur, qui rédigera ensuite l’acte d’accusation.
Selon ce document, touffu, les organisations de sauvetage auraient développé des relations de proximité avec les trafiquants afin d’être avertis à l’avance des départs de bateaux transportant des migrants et d’être ainsi les premiers sur place. Les trois ONG auraient agi de concert et «contourné le système de secours mis en place par les autorités italiennes».
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Afin de maintenir de bons rapports avec les trafiquants, les ONG les auraient souvent laissé récupérer les embarcations utilisées pour transporter les migrants, afin de les réutiliser. Pour la police italienne, la volonté des ONG de ne pas aider les forces de l’ordre dans leur travail de traque des passeurs s’apparente à une conduite criminelle.
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