Le coordonnateur national du renseignement, Laurent Nuñez, a indiqué que l’Etat islamique “se reconstitue dans la clandestinité”.
Ils seraient « 160 » djihadistes français à évoluer « dans le nord-ouest syrien ». C’est ce qu’a affirmé Laurent Nuñez dans une interview accordée au Figaro jeudi 11 mars. Ces terroristes seraient « répartis entre l’Etat islamique, les rebelles du HTS (Hayat Tahrir al-Cham, organisation de libération du Levant), la Katiba Diaby et le groupe Tanzim Hurras ad-Din (les gardiens de la religion) ».
« Si l’État islamique a subi de lourdes défaites sous l’action de la coalition et des services de renseignement, il se reconstitue dans la clandestinité », a-t-il prévenu. En effet, « même affaibli », l’organisme terroriste « Daech » disposerait « de structures de propagande et d’opération ».
« Des armes chimiques » ou des « drones piégés »
Laurent Nuñez a été clair dans Le Figaro : « La volonté de reconquête territoriale est manifeste. » Le coordonnateur national du renseignement a ajouté que les services surveillent de « très près » la situation « dans le but de prévenir une attaque projetée ». Il s’agit d’une « préoccupation majeure », selon Laurent Nuñez.
Toujours auprès du Figaro, il a confié que « des velléités de concevoir des armes chimiques, d’utiliser des drones piégés » ont été repérées. « Notre inquiétude est que ces expérimentations donnent des idées aux terroristes sur le territoire national », a poursuivi Laurent Nuñez. Mais ses services croiraient peu en la « capacité » de Daech à « exporter ce type d’arme ». « D’autant que l’État islamique privilégie le passage à l’acte endogène avec des moyens rudimentaires, comme la voiture bélier ou l’arme blanche », a-t-il ajouté. Laurent Nuñez a cependant noté « un attrait récent de certains pour la ricine, infiniment plus toxique que le cyanure ».
« Pas de changement de doctrine »
Le Figaro a ensuite interrogé le coordonnateur national du renseignement sur les éventuels retours des femmes et enfants de djihadistes en France. Laurent Nuñez a assuré qu’il n’y aura « pas de changement de doctrine » : « Ces gens, qui sont partis volontairement pour combattre la France, doivent être jugés là où ils ont commis leurs méfaits ». Il a informé Le Figaro que « 35 orphelins ou mineurs isolés ont été rapatriés depuis les camps de Rojava jusqu’à présent ».
« Il faut souligner que, au total, une soixantaine de combattants sont détenus par les Kurdes de Syrie pour les faits qu’ils ont commis. » Laurent Nuñez a enfin rappelé au Figaro que des « revenants sont aussi rentrés en France via la Turquie avec leurs enfants après y avoir été interpellés ». Tous ont été « judiciarisés », a-t-il rapporté. Les enfants, eux, ont été « pris en charge par l’aide sociale à l’enfance avec des mesures d’assistance éducative sous-main de justice ».