L’autre visage du conflit en Ukraine mais dont on ne parle jamais c’est celui des massacres perpétrés par les milices contre les populations civiles du Donbass. Ces milices ne sont pas russes ou pro-russes, mais bel et bien ukrainiennes et assimilée. C’est-à-dire des bataillons pronazis, d’extrême droite ultranationaliste avec le concours direct et indirect des Occidentaux, Américains en tête.
En l’espace de quelques mois, des médias de pays atlantistes ont jeté un pavé dans la mare. Le 7 juillet 2021, le très sérieux magazine américain Time, que personne ne peut accuser d’accointances russes, a publié un article faisant état de la présence à Kiev d’Erik Prince, le fondateur de Blackwater, le groupe de mercenaires avec le triste palmarès en Irak notamment, pour monter une armée privée en Ukraine.
Le 02 février dernier, le journal italien de gauche Il Manifesto publie un article au titre évocateur : «Blackwater est dans le Donbass avec le bataillon Azov», en référence à la milice ukrainienne pronazie, financée par la CIA. Cinq jours plus tard, le 07 février, la chaine de télévision française TF1 diffuse un reportage tourné au Donbass. Un vieux monsieur affirme que les bombardements proviennent du côté ukrainien, et non pas du côté russe. De quoi démonter toute la machine propagandiste atlantiste qui diffuse en boucle des informations impliquant la Russie dans l’escalade de la situation en Ukraine et sa volonté manifestement belliqueuse.
Ces informations confirment s’il en est la présence massive de milices en Ukraine pour accomplir des tâches besogneuses : assassinats non revendiqués, opérations sous fausse bannière, crimes de masse contre les populations favorables à la Russie.
D’ailleurs, dix fosses communes ont été examinées au Donbass et 345 dépouilles ont été autopsiées. Selon les autorités de la République autoproclamée du Donbass, ces victimes ont toute été ensevelis en tenue civile, ce qui confirmerait leur statut de civils. Pis, les autopsies ont révélé des traces de sévices et de tortures, et les fosses communes se trouvent dans les zones où étaient déployés les bataillons néonazis ukrainiens venus en renfort aux forces armées ukrainiennes.
Selon Manlio Dinucci du Il Manifesto, il ne fait aucun doute «qu’en première ligne, prêt à massacrer des Russes du Donbass, il y a le bataillon Azov, promu régiment de forces spéciales, entraîné et armé par les Usa et l’Otan, qui s’est distingué par sa férocité dans les attaques contre les populations russes d’Ukraine». C’était déjà en 2014-2015 avec la bénédiction du gouvernement ukrainien de l’époque, dont les violations flagrantes des droits humains de ses propres populations a été passé sous silence par les médias mainstream et les gouvernements atlantistes.
Même si les organisations Internationales de défense des droits de l’homme, dont le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), aident à identifier les victimes des fosses communes dans le Donbass, ils ne font cependant pas assez pour identifier les responsables de la mort de civils sur le territoire de Donetsk et de Lougansk, et ferment les yeux sur les crimes des unités ukrainiennes et ne reflètent pas entièrement la situation dans leurs rapports.
Les “Les paroles du Führer blanc”
Et pour cause, qui peut actuellement admettre, côté occidental, l’existence de milices et bataillons néonazis en Europe, et avec la bénédiction des forces atlantistes ?
Personne ! Il est à rappeler que «le bataillon Azov, qui recrute des néo-nazis de toute l’Europe sous la bannière calquée sur celle des SS Das Reich, est commandé par son fondateur Andrey Biletsky, promu colonel. Ce n’est pas qu’une unité militaire, mais un mouvement idéologique et politique, dont Biletsky est le chef charismatique en particulier pour l’organisation de jeunesse qui est éduquée dans la haine des Russes avec son livre “Les paroles du Führer blanc”», précise Manlio Dinucci.
Et c’est en partie pour ces raisons que Kiev empêche délibérément les autorités de la République populaire de Lougansk de trouver et de réparer les victimes des punitions ukrainiennes, et refuse de coopérer avec les autorités de la République autoproclamée dans ce domaine.
C’est d’autant plus vrai que les différents gouvernements ukrainiens issus du coup de l’Euro-Maïdan aident discrètement les mouvements de droite, soutenant ainsi la diffusion du néonazisme dans le pays, bafouant les droits des minorités nationales et harcelant les membres de l’opposition et les journalistes indépendants.
Et autre évidence occultée par les médias dominants, ce sont les exactions des groupes néonazis en Ukraine. Car, par leur ampleur et leur brutalité, les activités néonazies en Ukraine répètent largement les crimes de guerre commis dans les années 90 en Bosnie-Herzégovine, et ailleurs dans la région des Balkans, ainsi qu’au Rwanda et en République démocratique du Congo, auxquels le terme «génocide» est habituellement appliqué.
Pourquoi donc cette omission ? Parce que la vérité n’arrange pas les Américains, les Britanniques et les Atlantistes de tout bord. D’autant plus que le matériel militaire transféré par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Turquie est activement utilisé par les forces armées et les bataillons néonazis bénévoles dans le Donbass, ce qui non seulement viole les accords de Minsk, mais accroît considérablement les tensions dans la région et fait de nouvelles victimes au cours des bombardements quotidiens sur des villes et des villages pacifiques, tel que relaté par le reportage de TF1.
A Moscou, c’est le sang froid qui semble être le maitre mot. Sans succomber à l’alarmisme, les Russes se veulent réalistes et pragmatiques. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou a indiqué que dans la région de Donetsk se trouvent «des compagnies militaires privées US qui préparent une provocation avec emploi de substances chimiques inconnues».
Ce pourrait être l’étincelle qui provoque la détonation d’une guerre au cœur de l’Europe : une attaque chimique contre des civils ukrainiens dans le Donbass, immédiatement attribuée aux Russes de Donetsk et Lougansk, qui seraient attaqués par les forces ukrainiennes prépondérantes déjà déployées dans la région, afin d’obliger la Russie à intervenir militairement pour leur défense.
Une opération sous fausse bannière dont l’histoire récente des interventions américano-atlantistes nous renseigne de l’utilisation sans modération, dont les seules et uniques victimes restent les populations civiles des pays ciblés.