Le think tank libéral espagnol Instituto Juan De Mariana vient de publier son tableau de bord des performances économiques des 27 pays de l’Union européenne pour la période 2019-2023. Il mesure cinq variables clés : la croissance du PIB, la réduction du taux de chômage, la maîtrise de la dette publique, l’évolution du revenu disponible des ménages et la modération de la pression fiscale. La France arrive en 21ème position sur 27.
Un classement qui contredit les discours lénifiants, pour ne pas dire mensongers, de nos dirigeants sur la « puissance » de notre pays.
Les quatre plus grands pays de l’UE sont en mauvaise posture
Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous, le pays le plus performant est l’Irlande, qui devance de 12 points la moyenne communautaire et occupe la première place pour deux des cinq variables étudiées. La Croatie et la Pologne complètent les trois premières positions de l’indice.
En bas du tableau, on trouve l’Espagne, qui se situe plus de 7 points en dessous de la moyenne communautaire. La Finlande et la Tchéquie sont également très mal classées.
L’Italie, la France et l’Allemagne occupent des positions médiocres, se classant respectivement aux 19ème, 21ème et 24ème rangs. On peut donc penser que les mauvais chiffres affichés par l’Union européenne (UE) au cours des cinq dernières années sont étroitement liés aux piètres performances de ses quatre plus grandes économies, qui se situent toutes dans le bas du tableau.
Bien interpréter les chiffres
Il est important de bien comprendre que le tableau de bord montre l’évolution de chaque pays au cours des cinq dernières années. Par exemple, quand la Hongrie se classe 3ème dans la mesure de la pression fiscale et que l’Estonie apparaît en 14ème position, cela ne signifie pas que le modèle fiscal hongrois surpasse le régime fiscal hautement compétitif du pays balte. Cela indique plutôt qu’entre 2019 et 2023, la réduction des recettes fiscales a été plus importante dans le premier cas que dans le second, ce qui peut s’expliquer par le fait que la Hongrie partait d’une position plus défavorable.
Néanmoins, les performances de la France sur le plan de l’emploi restent mauvaises, puisqu’elle n’arrive pas à faire baisser vraiment le chômage qui est resté coincé, en moyenne, autour de 9% tout au long des 40 dernières années.
Il est également intéressant de constater qu’un pays obtient, généralement, un bon résultat global parce qu’il est bien classé sur l’ensemble des cinq critères, et inversement. Certes, il y a des exceptions, comme la France et l’Italie sur la création d’emplois, la Bulgarie, Chypre et la Tchéquie sur la pression fiscale.
Néanmoins, il semble que l’on puisse dire que les cycles réformateurs produisent des effets positifs qui se répercutent les uns sur les autres. Par exemple, la maîtrise de la dette publique contribue à modérer la pression fiscale, ce qui améliore le revenu disponible des ménages et les perspectives de croissance, avec pour conséquence une amélioration de l’emploi. De même, une mauvaise gestion de la dette entraîne des hausses d’impôts qui réduisent le pouvoir d’achat des ménages et affectent négativement la croissance, sapant ainsi la capacité de création d’emplois.
Plaidoyer en faveur des réformes libérales
Pendant la période étudiée par nos collègues espagnols, l’économie irlandaise confirme son excellente performance, soulignant le succès d’un modèle économique libéral, tandis que l’Espagne apparaît comme l’homme malade de l’Europe, en ligne avec une politique excessivement interventionniste sous le gouvernement de coalition actuel, dirigé par les socialistes et les communistes.
Mais, à y bien regarder, le bilan d’Emmanuel Macron n’est pas tellement meilleur que celui des dirigeants espagnols. Son Premier ministre actuel, Gabriel Attal, a beau dire, dans sa déclaration de politique générale du 30 janvier 2024 que « La France rime avec puissance », le tableau ci-dessus montre le contraire.
Manifestement, toutes ces mesures ont été trop timides. Nous restons à la traîne de l’Europe. Il faut donc accélérer le rythme et l’ampleur des réformes : réduire vraiment les dépenses, diminuer effectivement les dettes publiques, faire baisser réellement la pression fiscale.