En cas de victoire du oui, l’indépendance effective de l’Écosse aurait lieu en 2016.
Une révolution démocratique : ce sont les mots les plus utilisés pour qualifier le débat qui a lieu en ce moment en Écosse. Trois cents ans après la signature du traité de l’Union qui lie l’Écosse à l’Angleterre et au Pays de Galles, le SNP – Scottish National Party – a réclamé un référendum pour s’en séparer.
Les groupes militant pour l’indépendance s’organisent pour convertir les électeurs à leur cause. De son côté, le National Collective fondé en 2011, et qui est l’un des plus visibles et des plus originaux, fédère les artistes qui veulent s’engager pour que le Oui l’emporte en septembre prochain.
À six mois du référendum, impossible à Édimbourg de passer à côté du débat sur l’indépendance. Dans la capitale écossaise, la cause indépendantiste s’affiche partout et de toutes les manières : dans les Meadows, le grand parc du centre-ville, où une jeune femme porte une sacoche bleue marquée d’un grand Yes blanc aux couleurs du drapeau écossais ; au détour d’une ruelle de la vieille ville, où un groupe d’étudiants arbore des badges Yes multicolores sur leurs manteaux. C’est pour mieux rappeler que 18 septembre prochain, ceux qui ont élu domicile dans le pays devront choisir entre le Royaume-Uni ou l’autodétermination.
Dans le camp des pro-indépendance de Yes Scotland, la stratégie est de fédérer un réseau de soutiens hyper-locaux dans les différentes sphères de la société. Depuis plusieurs mois, un groupe fait beaucoup parler de lui : c’est le National Collective, mouvement non-partisan qui rassemble environ 2 000 artistes et professionnels du monde du spectacle qui veulent voir une Écossaise indépendante.
Une politique écossaise passionnante
Les indépendantistes peuvent se vanter d’avoir une longue et prestigieuse liste de soutiens dans le monde des arts et du divertissement. Parmi les plus renommés, Annie Lennox, chanteuse d’Eurythmics originaire d’Aberdeen, Alan Cumming, qui a notamment joué dans Golden Eye et The L World, Irvine Welsh, l’auteur deTrainspotting, Peter Mullan, acteur et réalisateur, et le plus connu d’entre eux, l’ancien James Bond, Sean Connery.
Au contraire, très peu d’entre eux disent être du côté de la campagne Better Together, qui appelle à voter non en septembre prochain. « Je suis ma propre patronne, j’ai quitté la BBC, créé un think tank,dirigé une association caritative… Donc, pour moi, l’idée d’avoir beaucoup plus de responsabilités en tant que pays ne me paraît pas si effrayante, raconte Lesley Riddoch. Cela dit, les unionistes ont aussi des écrivains connus dans leurs rangs, et d’ailleurs ils ont souvent plus de succès. On peut dire que ce sont des gens qui ont quelque chose à perdre », ironise-t-elle.