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10 avril 2013 00:31

marseille provence 2013

L’événement Marseille-Provence 2013, censé faire fructifier la désignation de la cité phocéenne comme «capitale européenne de la Culture», présente une note – salée – aux contribuables.

Un concert du célèbre DJ français David Guetta au parc Borely, à Marseille ? Sur le papier, l’idée pouvait paraître séduisante. Mais elle n’était pas du goût des contribuables marseillais.

Réunis sous la bannière du « commando anti 23 juin » (la date prévue pour l’événement), 30 000 contribuables en colère ont contesté le financement public de cette manifestation.

Une pétition avait recueilli plus de 70 000 signatures pour faire annuler « cette subvention absurde » allouée par la Ville de Marseille.

En effet, dans un compte-rendu du conseil municipal, la Ville de Marseille a montré qu’elle ne lésinait pas sur les moyens… de ses administrés :

« En contrepartie (de l’apport de notoriété suscité par l’événement) la Ville de Marseille versera à la Société Adam Concerts [organisatrice de l’événement,ndlr] une participation financière de 400000  en deux versements. »

400000 €, donc, pour un concert de deux heures où l’ « artiste » toucherait plus de 100 000 € pour une heure de musique électronique.

Le reste de l’argent devant servir à financer un autre concert du chanteur américano-libanais Mika…

Mais la mobilisation des contribuables a fini par payer. David Guetta ayant eu vent de l’agitation populaire, il a demandé dans un communiqué daté du 14 mars l’annulation du concert, « refusant d’être mêlé à un débat politique, et avant tout préoccupé que certains Marseillais se sentent lésés par une subvention qui ne le concernait pas. »

Créé par l’inévitable Jack Lang, le concept de capitale européenne de la culture (Voir nos Dossiers « Culture ») est censé apporter une notoriété à la ville désignée.

A Marseille, les plus farouches zélateurs du projet estiment qu’il rapportera 6 € pour 1 € investi.

Pour l’instant, seules les dépenses, colossales, sont connues. Le cas du concert annulé de David Guetta est, à cet égard, un formidable contre-exemple, financé par la Ville et non par Marseille-Provence 2013.

Ces « jeux olympiques de la Culture » vont faire doubler le niveau de contribution des contribuables (qui vont participer au financement européen et municipal du projet) pour l’année 2013.

Les « efforts » de l’Union européenne et de la Ville retombent sur leurs administrés, et les organisateurs s’en félicitent…

 900 manifestations culturelles et artistiques

Pas moins de 900 manifestations seront organisées tout au long de l’année. Le tout pour un budget total de près de…700 millions €, dont 600 millions € d’argent public !

La seule programmation culturelle (hors coût des infrastructures) représente un budget total de près de 92 millions € dont l’effort revient aux collectivités. La Ville de Marseille prend à sa charge 22 % de ce montant global, l’Etat et l’Europe 15 %, la Région PACA 12,5 %.

Et seuls 15 millions € sont assurés par du mécénat d’entreprises privées, pour une opération dont la rentabilité n’est même pas assurée !

Mais Marseille-Provence 2013 a vu les choses en grand. Une quarantaine de manifestations internationales vont avoir lieu, des nouveaux musées sont inaugurés, la cité phocéenne est l’objet de rénovations spectaculaires, dont celle du Vieux port, par les soins de l’architecte Norman Foster.

Des « anges» sur une grue

Sont aussi organisées des expositions et quelques événements d’«envergure» : le jour de l’inauguration, la ville a été plongée dans le noir avant que l’éclairage public ne soit rallumé et que des « anges » ne jettent des plumes du haut d’une grue…

Marseille pointe déjà fièrement à la deuxième place du classement des villes de France de plus de 100 000 âmes les plus endettées par habitant. Sa dette totale atteint le record de 1,8 milliard €, soit 2103 € par habitant.

Le tout s’explique par une gestion dispendieuse : l’exemple du Stade vélodrome, qui accueille les matches de l’Olympique de Marseille, est révélateur.

Engagée dans des travaux de rénovation du stade depuis 2011, pour accueillir l’Euro 2016 de football, la mairie y a consacré un budget de 273 millions €, payé par les collectivités. Ville, Etat, région, et département ont déjà mis 160 millions € sur la table.

Pour le reste, un prêt avec intérêts a été contracté par la municipalité, qui devra rembourser à son créancier, la société Arema, pas moins de 11,5 millions € par an pendant 31 ans ! Soit 356,5 millions en plus de la mise de départ… et ce malgré l’endettement de la ville et la proposition de l’OM de prendre en charge le projet pour devenir propriétaire de son stade… Belle bouillabaisse !

Antoine Renaud

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Economie