Des séminaristes en soutane ou des artistes branchés? Des chants grégoriens ou un hôtel «monacal chic» doublé d’un restaurant étoilé? Ce vendredi, l’assemblée plénière de la région Bourgogne-Franche-Comté devait statuer sur le sort du domaine de l’abbaye de Pontigny, dans l’Yonne, qu’elle possède depuis 2003 .et qui ne souhaite plus en supporter la charge financière (évaluée à environ 200 000 euros annuels).
Ce joyau cistercien a été fondé en 1114. La majorité des élus régionaux s’est prononcée pour le projet de l’homme d’affaire, qui propose de racheter le domaine pour 1 million 800 mille euros.
La fraternité sacerdotale St Pierre proposait de son côté 300 000 euros de plus, mais la majorité régionale a estimé que la proposition de François Schneider était plus adaptée au développement du territoire. Le rassemblement national par la voix de Julien Odoul a fait savoir son opposition au projet “Schneider”, un homme d’affaire “peu fiable” selon l’élu icaunais et président du groupe RN à la Région.
Deux repreneurs étaient en lice : la fondation Schneider qui veut transformer le lieu en un complexe hôtelier haut de gamme doublé d’un restaurant gastronomique et d’un centre d’art contemporain, et la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) qui souhaite y installer un séminaire pour la formation pour ses futurs prêtres.
Ce n’est pas l’église abbatiale de Pontigny qui est à vendre, mais le domaine qui ceinture ce joyau cistercien du XIIe siècle: 9 hectares d’espaces verts et 6000 m² de bâtiments. Une congrégation religieuse contre un entrepreneur féru d’art contemporain… «Deux beaux projets complètement différents, constate Marie-Guite Dufay, présidente PS de la région. Cette vente, ce n’est pas pour se débarrasser à tout prix de ce magnifique lieu. Le premier critère, c’est de trouver un investisseur qui puisse amener de l’activité autour».