Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères, les pertes économiques pour les pays européens engendrées par les sanctions antirusses se chiffreraient à environ 1 500 milliards de dollars.
«Les pertes de l'Union européenne dues aux sanctions et aux décisions économiques visant à réduire la coopération avec la Russie s'élèvent à environ 1 500 milliards de dollars», a déclaré ce 3 novembre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko. «Et ce sont des estimations a minima», a insisté le responsable russe, en marge du 16e Forum économique de Vérone, qui se tenait à Samarcande, en Ouzbékistan.
«En 2013, le volume des échanges entre l'UE et la Fédération de Russie s'élevait à 417 milliards de dollars», a rappelé Alexandre Grouchko, avant d'estimer que «compte tenu de leur dynamique, il pourrait s'élever à 700 milliards». Or, a-t-il ajouté, «en 2022, après l'introduction des sanctions, il était de 200 milliards et de 46 milliards pour les six premiers mois de 2023, ce qui veut dire qu'il n'atteindra pas 100 milliards sur l'année».
Des échanges UE-Russie réduits comme peau de chagrin
Les chiffres de la Commission européenne avancent quant à eux que le volume des importations de l'UE depuis la Russie a chuté de 84% entre février 2022 et juin 2023, passant de 21,2 à 3,3 milliards d'euros. Le vice-ministre russe a poursuivi en prédisant que ces échanges commerciaux pourraient chuter à «moins de 50 milliards l'an prochain, voire tendre vers zéro par la suite».
Toujours sur la période de février 2022 à juin 2023, selon les chiffres d'Eurostat datant du 1er septembre, la part de la Russie dans les importations de l'UE avait chuté en passant de 9,6% à 1,7%. En parallèle, la part de la Russie dans les exportations de l'UE atteignait à peine 1,4%, contre 3,8% avant le début du conflit.
«L'UE s'est tirée une balle dans les poumons», selon Orban
Depuis 2014, l'Union européenne s'est montrée particulièrement active dans la mise en place de sanctions économiques contre la Russie. En février 2023, selon le Centre européen pour l'économie politique internationale (ECIPE), Bruxelles était à l'origine de près de la moitié des 10 971 sanctions en vigueur contre Moscou.
Au sein du bloc occidental, rares sont les voix critiques à l'égard de ces sanctions. «L’économie européenne s’est tirée une balle dans les poumons et est asphyxiée», avait dénoncé dès juillet 2022 le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en référence à l’impact des sanctions européennes contre la Russie, estimant qu'elles avaient «eu un effet contraire».
Depuis la mise en place de ces sanctions en 2014, renforcées considérablement en 2022, le Kremlin a progressivement déployé une politique de diversification de ses partenaires commerciaux, notamment afin de rediriger ses ressources naturelles vers d'autres zones géographiques. Cette politique s'illustre notamment dans l'implication grandissante de la Russie au sein d'un millefeuille de partenariats régionaux, allant de l'Union économique eurasiatique aux BRICS en passant par les Nouvelles routes de la Soie, comme l'a dernièrement illustré la visite de Vladimir Poutine à Pékin.
Ce 3 novembre, à l'annonce de nouvelles sanctions américaines, Dmitri Peskov a déclaré que ces mesures posaient «certes certains problèmes». «Mais nous avons appris à les surmonter», a ajouté le porte-parole du Kremlin.
🔹 t.me/russiejournal