« Ils nous plument, on est à poil ! » La Confédération Paysanne du Lot a organisé ce samedi matin une action culottée dans les rayons du supermarché Carrefour Market à Figeac.
Ils sont venus nus et culottés pour dénoncer les marges abusives de la grande distribution aux dépens des producteurs et des consommateurs.
À 11 h ce samedi matin, une trentaine de paysans et paysannes de la Confédération paysanne du Lot sont entrés dans le supermarché, où ils ont été accueillis sans entrave par les responsables du magasin.
Une vingtaine de membres ont alors tombé pulls, chemises et pantalons, se retrouvant en sous-vêtements dans le magasin pour une action de sensibilisation réussie : « Ils nous plument, on se retrouve à poil ! », c’est le cri d’alarme lancé par ces paysans et ces paysannes, qui réclament un revenu digne pour tous les agriculteurs.
Des marges titanesques
La co-porte parole du mouvement a ainsi lu le communiqué de la Conf’, réagissant aux annonces de la veille du Premier ministre. « Non, depuis 100 ans les Chambres d’agriculture n’ont pas créé plus de revenus et n’ont pas contribué à l’avenir de l’agriculture française, car si tel était le cas, les paysans français ne seraient peut-être pas aussi dépendants de la PAC [politique agricole commune européenne] et nous n’aurions pas perdu 100 000 exploitations en dix ans !
Depuis 20 ans, la grande distribution a augmenté ses marges de 188 %, l’agro-industrie de 64 %… et les agriculteurs de 0 % ! », rappelant au passage qu’un agriculteur français sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté, et que le salaire moyen d’un éleveur n’est que de 680 € par mois.
« Le libre-échange affame. L’agriculture paysanne nourrit » pouvait-on lire sur leurs affiches. Les militants de la Conf’qui soutiennent « tous les agriculteurs, mais pas tous les systèmes », réclament de la PAC une aide à l’actif, pour favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs. Ils appellent aussi à l’instauration d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation, pour que chacun puisse se nourrir dignement en France.
Leur action a aussi passé au crible le prix du GNR, les accords de libres-échanges type Mercosur, la complexité et la disproportion des normes administratives et sanitaires, les importations déloyales, les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), les éco-régimes, les aides à la Bio et la problématique des retenues d’eau, appelant les consommateurs à être responsables de leurs achats « même si nous savons toutes et tous : c’est compliqué pour beaucoup de monde ».