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david MIEGE
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1 septembre 2013 01:15

 

Les vols sur les exploitations agricoles n’ont jamais été aussi fréquents ni aussi importants.

Onze tonnes de pêches ont disparu de deux fermes des Pyrénées-Orientales, six tonnes de blé dans le Vaucluse, six autres dans la Nièvre, durant la seule première quinzaine d’août.

Les 105 hectares de Joël ont été visités quatre fois en deux mois. Il y a quelques jours, les 350 litres du réservoir de son tracteur ont été siphonnés. L’agriculteur a tenté de placer des blocs de béton de 300 kg sur sa citerne. « Mais les voleurs viennent avec des barres à mine, et se mettent à quatre ou cinq pour pousser. » Parfois, plutôt que de siphonner, c’est un coup de pioche dans le réservoir du camion. 450 euros de réparation pour 150 euros de gasoil…

Fer et cuivre sont prisés, eux aussi.

Des champs disparaissent les câbles en cuivre des travées d’irrigation, les piquets des clôtures ou des vignes, les asperseurs, des morceaux de serre, tout le petit outillage qui a le malheur de traîner. Sans compter les tracteurs, ou leurs batteries, les plants de vignes, les animaux d’élevage, parfois dépecés sur place pour leur viande, les fruits et légumes dont des champs entiers sont pillés le temps d’une nuit.

Les camions, les caisses, la main-d’oeuvre pour cueillir, tout est prévu.

« On vient saccager un travail déjà pénible et peu rémunérateur. Les gens deviennent fous ! » A mener une vie sur le qui-vive, « où chaque matin on se demande ce que l’on va trouver », raconte Serge. Où la charge de travail augmente sans cesse – enterrer les câblages, ramener le tracteur à la ferme ou le cacher loin des routes, faire chaque soir le tour des parcelles isolées, des systèmes d’irrigation… Où l’on se claquemure, creuse des fossés, s’entoure de chiens, s’équipe de portails électriques, de systèmes anti-pompage à codes pour les cuves, de caméras de vidéosurveillance analogiques à infrarouge, vraies ou fausses, de systèmes anti-démarrage et de géolocalisation des tracteurs.

On ne porte pas toujours plainte. A quoi bon ? Ces délits sont jugés mineurs par la justice. « En un mot, c’est « Débrouillez vous ! », pense Yves, producteur de fruits dans les Pyrénées-Orientales. Je vous défie de trouver une seule condamnation pour vol de produits agricoles ! Les procureurs classent sans suite ou demandent des peines avec sursis. »

Incompréhension. Sentiment d’injustice. Discours sur l’impunité offerte aux malfrats. Sur ces réseaux de revente auxquels les forces de l’ordre ne s’attaquent pas assez : les ferrailleurs et leurs succursales en Espagne, ceux qui pratiquent la vente directe… Du coup, des rondes de surveillance nocturne s’organisent dont on ne parle pas trop aux journalistes.

« Un jour, ça finira mal ». Parce que les gens n’en peuvent plus.

« Récemment un groupe d’agriculteurs qui « tournaient » a pris sur le fait deux Roumains en train de voler des câbles. Ils les ont pourchassés. C’est très dangereux, ils auraient pu avoir des armes et leur régler leur compte. » Un trufficulteur de la Drôme, fin 2010, a abattu un voleur à coups de fusil à pompe.

Jean-Louis : « Il y a de plus en plus d’alarmes sur les appareils d’irrigation. Quand elles se déclenchent en pleine nuit, les gars n’y vont pas avec un bâton. »

Quelque chose s’est cassé, regrette Hervé. « Le Front national grimpe, chez ces bosseurs qui ne supportent plus le laxisme. »

Le Monde 

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Economie